Ce cri du cœur est celui d’une maman qui voit sa fille grandir et, inévitablement, vouloir prendre son indépendance.
A travers son expérience, nous pouvons comprendre l’importance de l’accompagnement à l’indépendance et le rôle incontournable des médiateurs familiaux.
Que nous apprend cette maman ?
Tout est une question de point de vue.
Effectivement cette maman vie comme en décalage avec sa fille.
Plus exactement elles ont un rapport différent à la maladie.
Cette maman a veillé sur sa fille comme le lait sur le feu durant toute son enfance. Chaque sieste était un stress. Chaque rhume, une inquiétude. La moindre sortie avec la classe nécessitait sa présence parfois relayée par une aide octroyée au compte goute. Mais voilà que sa fille envisage de vivre sa vie d’étudiante loin d’elle et semble maintenant très désinvolte face aux soins que nécessite sa santé.
La maman ne comprend pas l’attitude de sa fille. Elle voit bien que pour sa fille, la surveillance constante dont elle a fait l’objet durant toute son enfance faisait partie de son quotidien et lui paraissait normal mais que maintenant, elle souhaite s’en débarrasser.
Ensuite, elle sait qu’elle n’est pas la seule à qui cela arrive.
Elle a eu l’occasion d’en parler avec ses amies de l’association qu’elle a monté à la naissance de sa fille. Elles vivent toutes avec cette alarme intérieure qu’elles ne connaissent que trop bien ! Au début c’est une alarme qui ne s’allume qu’à de rares occasions comme lorsque sa fille a été fêter son brevet chez sa meilleure amie en oubliant de lui préciser qu’elle restait y dormir. Le lendemain, cette maman s’en souvient bien, a commencé bien tôt et pas particulièrement à un endroit de fête. Sa fille avait été emmenée par les pompiers à l’hôpital qui heureusement la connaissait depuis sa naissance. Elle avait pu être ventilée et finir sa nuit sous surveillance médicale dans le service pédiatrique qui avait son dossier médical. Des incidents de cet ordre pouvaient devenir de plus en plus répétés si sa fille partait faire ses études ailleurs que dans leur ville.
Cette maman voyait sa fille se passionner pour les études de médecine. Cela la rendait fière et en même temps inquiète. Que n’avait-elle entendu sur les fêtes entre carabins, le rythme éreintant des étudiants en médecine qui alternent les gardes et les études. Tout cela lui faisait peur mais elle ne savait pas comment aborder le sujet avec sa fille qui pour l’instant se concentrait sur son bac.
Enfin, cette maman sait qu’elle doit se faire aider pour vivre cette étape sereinement.
Au cours d’un diner, cette maman trouva son voisin de table très à l’écoute. Il avait glissé quelques allusions à son métier dans sa conversation qui l’avaient tout de suite accrochées :
» Il est certain qu’à l’approche de la vie étudiante, beaucoup de mes jeunes clients se reposent encore totalement sur la surveillance de leurs parents pour les actes les plus banals de la vie quotidienne. Tant que cela concerne le linge et le ménage, préparer la prise d’indépendance est relativement facile. Mais lorsque mes jeunes clients sont concernés par un problème de santé, la médiation est indispensable pour libérer la parole ! Non seulement la leur mais aussi celle de leurs parents…En fait mon travail consiste essentiellement à me mettre à l’écoute des appréhensions et des questions de chacun. Une fois la parole libérée, j’ai souvent eu l’occasion de constater la faculté des mamans à anticiper le côté logistique de la prise d’indépendance. »
Ce métier qu’elle ne connaissait pas avant le diner était celui de médiateur. Cette maman avait le moral revenu au beau fixe ! Cette conversation lui avait fait comprendre qu’elle devait se donner 3 mots d’ordre : ECOUTER, PARTAGER, ANTICIPER.
- ECOUTER sa fille et ses projets.
- PARTAGER des temps agréables avec sa fille pour favoriser le dialogue.
- ANTICIPER avec sa fille les différents domaines qui vont évoluer.
Une méthode pour ECOUTER quelqu’un sur un sujet difficile : passez par l’écrit !
Ici, la mère et la fille pourraient écrire ce qu’elles pensent du sujet à traiter en s’appuyant sur la même trame. Puis, quand elles ont fini d’écrire, elles échangent les copies et les lisent chacune leur tour. Fait dans le respect, cela permet de vivre plus facilement l’étape suivante.